top of page
Vanilla
Nom scientifique :
Vanilla planifolia.
Traduction :
Vanille à feuilles planes.
Famille :
Orchidacées.
Nature :
Plante herbacée.
Description :
La liane de Vanille est souple et peu ramifiée. Elle forme de longues
tiges épaisses qui peuvent s’allonger sur plus de 10 m et dont les racines
aériennes enlacent leur support. Les feuilles planes, ovales et pouvant
mesurer jusqu’à 15 cm, sont disposées sur des pétioles courts de manière alternée. La tige et les feuilles sont vertes et charnues. Les fleurs, groupées par dix ou plus, forment de petits bouquets appelés inflorescences. Blanches, vertes ou jaunes pâles, elles ressemblent à une fleur d’Orchidée classique. Après fécondation, le pédoncule se transforme en une gousse verte pendante longue de 12 à 25 cm, à l’intérieur de laquelle on trouve une cavité renfermant de nombreuses petites graines de très petite taille.
Présence sur l'île :
Introduite, acclimatée.
Localisation :
Très rare à l’état naturel, surtout cultivée dans l’est.
Période de floraison :
De juillet à novembre, période de pollinisation, après 3 à 5 années de culture.
Parties utilisées :
Fruits (gousses).
Période de récolte :
Avant que la gousse ne mûrisse (8 à 9 mois après la pollinisation).
Plantation :
Par bouturage, semis plus rarement.
Histoire
La Vanille est originaire du Mexique. Elle fut tout d’abord introduite de Cayenne à La Réunion, le 19 juin 1819, par le capitaine Philibert et Perrotet, naturaliste de l’expédition. Les boutures, mises en terre chez Joseph Hubert entre autres, ne réussirent pas. L’année suivante, Perrotet ramena quelques boutures d’une espèce plus petite des forêts de Manille. M. Marchand, ancien intendant de Bourbon, alors à Paris, informé de l’insuccès de la première tentative, obtint du Jardin du Roi quelques boutures de Vanille du Mexique. Le 16 mai 1820, il en donna une au Jardin colonial, où elle périt ; une autre, plantée chez son beau-frère, M. Freon, à Belle-Eau, réussit parfaitement. C’est l’origine de nos plantations, l’espèce plus petite de Manille ayant été abandonnée.
Les organes sexuels mâles et femelle de la fleur de Vanillier sont séparés par une large membrane, qui rend difficile la fécondation naturelle. Au Mexique, c’est l’intervention d’insectes spécialisés, les Melipones, abeilles indigènes originaires des forêts denses d’Amérique centrale, qui la rend possible. La fécondation artificielle était déjà pratiquée à Paris par Newmann depuis 1830, en Belgique par Morren depuis 1836. Le principe était de couper avec des ciseaux la membrane qui recouvre le stigmate, mais toutes les tentatives de fécondation artificielle à La Réunion échouèrent. Les Vanilliers que l’on voyait chez quelques amateurs de plantes rares, ne portaient que des fleurs stériles. En 1841, un jeune esclave de 12 ans, nommé Edmond Albius, habitait Sainte-Suzanne chez M. Féréol Beaumont Bellier et parcourait tous les jours avec lui ses plantations et jardins. Edmond s’avisa un jour de soulever, sans la couper, la membrane qui écartait le pollen, d’abaisser l’étamine, et de maintenir un instant le contact des organes par une légère pression du pouce : ainsi naquit le procédé pratique encore utilisé de nos jours.
La première exportation de 50 kg de gousses « préparées » en métropole eut lieu en 1848. Malgré sa découverte, Edmond Albius périt dans la misère en 1880, alors que l’île Bourbon s’enrichissait grâce à la Vanille.
Utilisation :
Une plante aromatique et médicinale.
Procédé traditionnel de transformation :
1) Traitement thermique (qui empêche la déhiscence du fruit et développe les arômes).
Échaudage :
on met à tremper les gousses vertes dans de l’eau chauffée à 65°, dans une cuve à feu nu, pendant environ 3 minutes ;
Étuvage :
on place immédiatement après l’échaudage les gousses dans des caisses capitonnées de couvertures pour conserver la chaleur, pendant 24 à 48 heures.
=> Les gousses deviennent brunes et souples.
2) Séchage lent (qui stabilise le produit pour éviter le développement des moisissures et qui développe les arômes).
Les gousses sont étalées au soleil, sur des couvertures supportées par des claies de Bambou, pendant une partie de la journée, puis mises en tas à l’ombre jusqu’au lendemain. L’opération est renouvelée quotidiennement pendant 2 à 3 mois.
3) Affinage :
Les gousses, après calibrage, sont rassemblées en bottillons et disposées dans une boîte métallique ou une caisse en bois, garnie de papier paraffiné, pour limiter au maximum la dessication. On les stocke pendant quelques mois, avec des vérifications régulières.
=> La Vanille est prête à être commercialisée.
Usages traditionnels :
- Contre les problèmes de digestion et les maux d’estomac, comme stimulant de l’appétit, pour ses actions stomachique, digestive et cholérétique (augmente la sécrétion de la bile). Par voie interne (infusion de gousse ou élixir).
Élixir de Garrus : teinture de Vanille préparée par macération dans l’alcool à 70°, en vase clos, pendant 10 jours. Filtrer.
- Contre la fatigue, pour son action stimulante. Par voie interne (infusion de gousse).
- Contre les morsures. Par voie interne (infusion de gousse).
- Régularise les règles. Par voie interne (infusion de gousse).
- Contre les trachéites des fumeurs. Par voie interne (infusion de gousse ou potion).
Potion de H. Leclerc : teinture de Vanille + teinture de Safran + teinture d’Aunée + vin de Samos + sirop simple.
- On prétend que cet ingrédient est aphrodisiaque, mais un regard, un parfum, une musique ne le sont-ils pas aussi ?
Contre-indications :
Il n’y en a aucune connue à ce jour...
Autres utilisations :
La Vanille est souvent utilisée pour donner un goût agréable aux infusions d’autres plantes (sucre vanillé, sirop, teinture ou infusion avec gousses). À La Réunion, le café à la Vanille est très apprécié.
Elle est principalement employée comme condiment en cuisine : elle se marie bien avec le Safran, la Cannelle et le Gingembre ; on la met dans le chocolat chaud ; dans les produits lactés (yaourts, crèmes et glaces) ; dans les biscuits et pâtisseries ; dans les boissons (Coca-Cola…) et liqueurs ; avec les poissons et viandes blanches ; dans la crème anglaise.
De nombreux parfums ont la Vanille comme ingrédient : GUERLAIN Jicky (1889), Shalimar (1925), Vol de nuit (1945), Samsara (1989) ; CHANEL N°5 (1921), Pour Monsieur (1961) ; CARTIER Must (1981) ; CARDIN Pierre Cardin (1972) ; COTY Emeraude (1921) ; ROCHA Femme (1944) ; YVES SAINT-LAURENT Opium (1976)...
On fait également du tabac parfumé à la Vanille.
- Sources images et contenus : livre Des plantes et des Hommes
bottom of page