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Galabert
Autres noms populaires :
Galaber ; Galabert rouge ; Corbeille d’or ; Caca Martin ; Mélisse de Calme,
Lantanier-verveine ou Marie-crabe, en Guyane française ; Bonbonnier,
à Haïti ; Millefleurs, Mavisou ou Bois-genou, aux Antilles ; Mille-fleurs ou
Herbe à plomb, à la Guadeloupe ; Thé de Gambie au Sénégal
Nom scientifique :
Lantana camara var. camara.
Traduction :
camara = voûte (plafond voûté).
Famille :
Verbenacées.
Description :
Arbrisseau à tiges piquantes, à section carrée, formant un buisson de 60 cm à 2 m de circonférence, arrondi ou étalé, à feuilles ovales, pointues, dentées, de couleur vert sombre et recouvertes de poils raides, dont les petites fleurs de couleurs jaune et orange se regroupent en petits bouquets terminaux. Les fruits sont de petites baies vertes, puis noires bleutées à maturité, sucrées.
Présence sur l'île :
Introduit, naturalisé.
Localisation :
Sur toute l’île entre 0 et 2000m. Le cirque de Mafate en est envahi.
Période de floraison :
Toute l’année.
Parties utilisées :
Feuilles, tiges vertes, fleurs, bourgeons, racines, huile essentielle (HE).
Période de récolte :
Quand son usage est souhaité, cependant ce sont souvent les « coeurs » (extrémités fleuries) que l’on cueille.
Plantation :
Semer les graines, mais la cueillette est préférable (cette plante est envahissante). Espèce à cycle long.
Histoire
Lantana camara Linné est un arbrisseau brésilien découvert sur son sol natal par des explorateurs hollandais entre 1636 et 1644.
Le Galabert rouge a été introduit à La Réunion par un certain abbé Galabert ou Gallaber, en 1840, pour sa beauté et sa généreuse floraison, avant qu’on prenne conscience de son aspect nuisible. Plus tard, le père Raimbault en parle de manière élogieuse, et en souligne les propriétés anti-fiévreuses.
Le Galabert blanc (Lantana camara var. aculeata) se retrouve dans le catalogue de Richard, jardinier du Roi, en 1856. Aux Indes, en Australie, aux îles Fidji, où ce lantanier épineux est considéré comme trop envahissant, on lui a « déclaré la guerre » par insectes interposés. Parmi les dix insectes utilisés, « la mouche des semences du Lantana » (Agromyza lantanae Frogg.), introduite depuis Hawaii en 1914, diminuait 25 ans plus tard la production des fruits et rendait ceux-ci moins attractifs pour les oiseaux, ce qui permettait d’atténuer la dispersion des graines. Ce phénomène a donné au Galabert son nom de « Caca Martin » à La Réunion, du fait des nombreuses graines retrouvées dans les fientes du Martin-triste (Acridotheres tristis).
Utilisée également, la punaise Teleonemia scrupulosa Stal. réussissait à stopper la floraison, à diminuer les fructifications et à inhiber la croissance des plantes par ses ponctions de sève répétées. Elle réussissait même parfois à épuiser sa plante hôte et à la faire mourir.
L’espèce n’est pas inscrite à la pharmacopée française, son statut n’est donc pas réglementé. Par contre, dans la pharmacopée caribéenne, elle est considérée comme TOX (toxique).
Utilisation :
Une plante aromatique et médicinale.
Propriétés reconnues scientifiquement :
La variété camara n’a pas fait l’objet d’études spécifiques : les scientifiques qui ont mené une étude sur Lantana camara ne précisent pas s’il s’agit de la variété camara ou de la variété aculeata.
Usages traditionnels :
- Contre la fièvre (en cas de paludisme, de rhume, grippe, dengue), par son action fébrifuge. Par voie interne (infusion de fleurs ou décoction de racines). Décoction : faire bouillir des tiges vertes et des fleurs de Corbeille d’or dans l’eau.
- Contre les inflammations des membres (entorse, foulure, enflure, luxation…), par son action relaxante. Par voie externe (cataplasmes de feuilles écrasées accompagnées de rhum).
- Contre les rhumatismes. Par voie externe (cataplasmes de feuilles avec du Gingembre écrasé, ou décoction en bains).
- En prévention contre les infections saisonnières (angine, bronchite, grippe…). Par voie interne (infusion).
- Contre la tension et l’hypertension artérielle (pression du sang dans les artères), par son action relaxante. Par voie interne (décoction des tiges, fleurs et racines).
- En Guadeloupe, contre les problèmes digestifs. Par voie interne (décoction de plante entière).
- En Guadeloupe, contre les aphtes. Par voie externe (application de bourgeons macérés dans du vin de Malaga).
- En Côte d’Ivoire, comme anti-inflammatoire. Par voie externe (collyre préparé avec la plante entière ou l’écorce des racines ; bains de bouche ou gargarismes).
- Au Sénégal, contre l’asthme. Par voie interne (infusion de tiges et fleurs).
Contre-indications :
Les baies sont toxiques avant maturité, ce qui est dû à la présence de lantanine, alcaloïde qui irrite les muqueuses de l’estomac et des intestins. Des enfants s’empoisonnent régulièrement en goûtant à ses baies. Toxicité des feuilles pour le foie, et effet de photosensibilisation (brûlures solaires accusées).
Autres utilisations :
Le Galabert est un ami des abeilles. Certains croquent ses baies mûres pour chasser l’odeur du tabac. L’infusion de feuilles parfume le bain et donc le corps. L’huile essentielle de Galabert donne vigueur aux arbres fruitiers, tout en chassant les insectes.
- Sources images et contenus : livre Des plantes et des Hommes
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