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Geranium rosa

Geranium rosa flower in purple and violet colors

Autres noms populaires :
Géranium Bourbon ; Géranium rosat rosé ; Géranium senti-bon ;
Géranium odorant.

Nom scientifique :
Pelargonium x asperum.

Traduction :
En grec, pelargos signifie cigogne, sans doute à cause de la forme du fruit qui
évoque le bec de cet échassier (mais notre dit Géranium rosat est stérile).

Famille :
Geraniacées.

Nature :
Plante herbacée.

Description :
Plante vivace, très ramifiée, pouvant atteindre 50 cm de haut, dont les feuilles et tiges sont de couleur vert pâle, couvertes de poils microscopiques rigides. Ses feuilles lobées et frisées sont persistantes et découpées en 3 parties. Ses petites fleurs sont roses maculées de pourpre et de grenat et ont une symétrie bilatérale caractéristique du genre Pelargonium. Ne porte jamais de fruits, ses étamines étant stériles.

Présence sur l'île :
Introduite, acclimatée.

Localisation :
Espèce des zones fraîches et sèches, à moyenne altitude (entre 400 et 1200 m). Elle est cultivée en particulier dans les hauts de Saint-Paul, la région de la « Petite France ».

Période de floraison :
A partir de mars, une première fois, puis à partir de septembre.

Parties utilisées :
Feuilles, tiges, fleurs, huile essentielle (HE) contenue dans les poils.

Période de récolte :
On récolte les tiges feuillées pour distillation, un peu avant la floraison, lorsque les feuilles commencent à jaunir et que leur parfum de rose vire au citron. La récolte d’été se fait de janvier à mars ; celle d’hiver, d’août à septembre.

Plantation :
Par bouturage. Espèce à cycle court.

Histoire
Originaire d’Afrique du Sud (Le Cap), le Pelargonium fut introduit en Europe à la fin du XVIIème siècle et cultivé au début du XIXème siècle dans la région de Grasse (réputée pour son rôle dans l’histoire des fragrances et des parfums), puis en Afrique du Nord et enfin, à La Réunion.
D’abord cultivé à des fins ornementales, le premier Pelargonium, présent au Jardin botanique et dont on trouve la trace dans le catalogue de Nicolas Bréon, publié en 1825, est de l’espèce capitatum. En 1856, le catalogue de J.-M. Cl. Richard mentionne un Pelargonium odoratissmum.
Les premiers essais de distillation industrielle locale sont faits à Saint-Pierre chez Péverelly . Ce n’est qu’en 1882 que le premier échantillon d’essence présenté au commerce sort de la Plaine d’Affouches. Sa distillation se fait au moyen d’un alambic qui exige une grande quantité de combustible (bois et feuillage) destiné à l’alimentation de la chaudière. L’essence étant localisée dans les feuilles, le rendement est bas (il faut 700 à 1000 kg de feuilles pour obtenir 1 kg d’essence).
Selon René Dupuis , dans Commerce des Huiles Essentielles, paru en 1955 et consultable aux archives départementales, ce n’est que vers 1900 qu’est introduit l’espèce Pelargonium graveolens provenant de Grasse. Notre Géranium Bourbon est un hybride, résultant du croisement de 2 ou 3 espèces différentes (dont certainement Pelargonium capitatum). En 1889 déjà, cette culture comptait pour une part non négligeable de l’économie de l’île Bourbon, mais ce n’est qu’au début du XXème siècle qu’elle prend vraiment son essor. En 1901, 19 tonnes d’essence sont déjà produites. La culture du Géranium Bourbon a entraîné un vaste défrichement des Bois de couleurs. Les champs comptent 50 000 pieds de Pelargonium par hectare et la durée de vie moyenne d’une plantation s’établit entre 6 et 8 ans (si elle est épargnée par les cyclones). 10 à 20% des pieds mourrant chaque année, soit on les remplace au fur et à mesure par bouturage, soit on attend l’épuisement de la plantation pour effectuer une rotation en la reboisant d’Acacias (Acacia mearnsii et Acacia dealbata). Ceux-ci permettent d’apporter au sol, appauvri par des années de culture aromatique, les engrais naturels azotés dont il a besoin. De plus, les Acacias avaient l’avantage de fournir le bois de feu nécessaire aux cuites des Géraniums.
L’espèce n’est pas inscrite à la pharmacopée française, son statut n’est donc pas réglementé.

Utilisation :
Une plante aromatique et médicinale.
Le Géranium Bourbon est essentiellement cultivé pour son huile essentielle, qui est connue pour ses vertus médicinales. L’huile essentielle de Géranium est incolore, vert pâle quand elle est fraîche, brune en vieillissant. Elle dégage une odeur de rose, et celle qui est produite à La Réunion est caractéristique par ses accents de menthe et de fruits.

Usages traditionnels :
- Contre les lésions cutanées (plaies, blessures, brûlures et engelures, ecchymoses, eczémas, dermatoses, acné), pour ses actions cicatrisante, anticoagulante, antiseptique, hémostatique et astringente. Par voie externe (massages et frictions à l’HE associée à une huile porteuse, ou cataplasmes de fleurs, feuilles et tiges écrasées).
- Contre la fatigue et le stress, pour ses propriétés tonique et stimulante. Par voie externe ( frictions du corps ou massages de la nuque et des tempes avec quelques gouttes d’HE associée à une huile porteuse ou au lait corporel utilisé habituellement).
- Contre les oedèmes, pour sa propriété antiinflammatoire.
- Contre les rhumatismes, pour sa propriété antalgique.
- Contre les vers intestinaux. Par voie interne (ingestion d’HE sur un morceau de sucre, dans une cuillerée de miel ou un yaourt), ou externe (application d’HE sur le nez et le nombril).
- Contre la conjonctivite. Par voie externe (infusion d’HE refroidie en bains d’yeux).
- Contre les hémorroïdes. Par voie externe (application de pommade à l’HE).
- Contre le zona. Par voie externe (application d’un mélange d’HE de Géranium, d’HE de Camomille, d’HE de Cyprès, d’HE de Lavande, d’HE de Thym dans l’alcool à 90°).
- Contre les infections du tube digestif (ulcères gastriques, inflammations des muqueuses de l’intestin grêle et du gros intestin…).
- Contre la fièvre, la grippe et la toux. Par voie interne (infusion de feuilles).
- Contre l’inflammation du sein. Par voie externe (application de pommade à l’HE).
- Contre les inflammations de la sphère buccale (aphte buccal, herpès labial, stomatite, ulcère, mycose), pour ses actions anti-inflammatoire et antiseptique. Par voie interne (ingestion d’HE sur un morceau de sucre, dans une cuillerée de miel ou un yaourt), ou externe (HE en bains de bouche ou gargarismes).
Bains de bouche : ajouter des gouttes d’HE de Géranium à un verre d’eau et bien remuer.
- Pour son action diurétique (qui augmente les sécrétions urinaires). Par voie interne (infusion, décoction ou teinture).
- Contre le diabète. Par voie interne (infusion de feuilles).
- Contre les insectes. Par voie externe (application d’HE sur la peau, diluée avec une huile porteuse ou dans le lait corporel utilisé habituellement, ou diffusion dans la pièce).

Contre-indications :
L’huile essentielle est déconseillée chez les femmes enceintes de moins de 3 mois. L’huile essentielle ne doit pas être appliquée pure sur la peau. Il faut toujours la diluer avec une huile porteuse.

Autres utilisations :
L’huile essentielle de Géranium est très utilisée en parfumerie comme fixateur (par exemple dans les parfums Brut de Fabergé, Calèche d’Hermès, Égoïste de Chanel ou Jazz de Yves Saint-Laurent ). Celle qui provient de La Réunion est la plus réputée. Son odeur de rose est plus lourde que celle d’Afrique.

- Sources images et contenus : livre Des plantes et des Hommes

Green leaves of geranium
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